Programme QuantiLille 2025

Organisatrices : Claire Lemercier (historienne, CNRS, CSO) et Marta Veljkovic (sociologue, Sorbonne Université, GEMASS)

Intervenant·es : Claire Lemercier (historienne, CNRS, CSO), Amélie Marissal (sociologue, Elabore), Marta Veljkovic (sociologue, Sorbonne Université, GEMASS) et Yannick Savina (CNRS, CRIS-Sciences Po)

Analyser des données longitudinales, c’est décrire et expliquer ce qu’on appelle, selon les disciplines, « carrières », « trajectoires » ou « parcours » – notions qui ne s’appliquent pas uniquement aux carrières professionnelles, mais peuvent désigner également les trajectoires d’engagement, familiales, géographiques, etc. et plus largement la carrière d’un concept, la trajectoire d’un hashtag, etc. Le point commun de ces démarches est de s’intéresser non seulement aux variations inter-individuelles, mais aussi (et surtout) aux changements intra-individuels, dans le temps. Cela nécessite des adaptations des méthodes ordinaires de recueil et d’analyse de données.

Les sciences sociales ont ainsi recours à une variété de matériaux empiriques permettant de construire des données (quasi) longitudinales afin d’analyser les changements sociaux. Il peut s’agir de traces datées ou datables (archives, données de réseaux sociaux…), de dispositifs de suivi rétrospectif (enquêtes biographiques, CV…) et prospectif (panels, données administratives) ou d’enquêtes transversales répétées (statistique publique).

La formation reviendra sur les enjeux de construction et de mise en forme de ce type de données, et fournira une introduction aux différentes méthodes quantitatives pour les analyser. Sur la base d’enquêtes empiriques récentes ou en cours, seront évoquées aussi bien les bonnes pratiques pour décrire les données longitudinales, que trois méthodes d’analyse spécifiques de ces données : les modèles de durée (event history analysis), l’analyse de séquences et les modèles multi-niveaux (plus précisément les growth curve models). À l’issue de la formation, les stagiaires maîtriseront les critères pour identifier ou construire les  données longitudinales, et sauront les explorer, choisir une méthode d’analyse adaptée à leurs données et leurs questions de recherche ; ils et elles disposeront de scripts-exemples et d’une bibliographie pour aller plus loin avec chacune de ces méthodes.

  • Lundi 23 juin :

    • Matin : Présentation des services des PUD et de PROGEDO et présentation du module, tour de table (Comité d’organisation de Quantilille et organisatrices du module)

    • Après-midi : Données et approches longitudinales en sciences sociales, intérêt et limites (Claire Lemercier et Marta Veljkovic)

  • Mardi 24 juin :

    • Matin : Présentation de la procédure de construction des données mobilisées et mise en place des analyses exploratoires descriptives (Yannick Savina)

    • Après-midi : Présentation des modèles de durée et leur mise en application (Yannick Savina)

  • Mercredi 25 juin :

    • Matin : Évocation de la construction des données longitudinales à partir de LinkedIn et introduction à l’analyse de séquences (Amélie Marissal)

    • Après-midi : Présentation et reproduction par les stagiaires des différentes variantes de l’analyse de séquences (Amélie Marissal)

  • Jeudi 26 juin :

    • Matin : Présentation de l’appariement de l’enquête FQP de l’Insee et de données administratives et traitements exploratoires (Marta Veljkovic)

    • Après-midi : Présentation du principe général des modèles multi-niveau pour les données longitudinales et mise en application de growth curve models (Marta Veljkovic)

  • Vendredi 27 juin :

    • Matin : Présentation des enjeux méthodologiques liés à la définition du temps et à la forme (linéaire ou non) de ses effets sur les trajectoires (Claire Lemercier et Marta Veljkovic)

    • Après-midi : Discussion générale avec les stagiaires et mise en pratique sur leurs propres données (Claire Lemercier et Marta Veljkovic)    

Organisateur·rices : Anja Durovic (politiste, CNRS/Université Paris-Saclay, Laboratoire Printemps) et Tristan Haute (politiste, Université de Lille, CERAPS)

Intervenant·es : Emmanuel Beaubatie (sociologue, CNRS, CESSP), Mathéa Boudinet (sociologue, Sciences Po Paris, CRIS), Anja Durovic (politiste, CNRS/Université Paris-Saclay, Laboratoire Printemps), Sibylle Gollac (sociologue, CNRS, CRESPPA), Tristan Haute (politiste, Université de Lille, CERAPS), Emma Nemesien (Université de Lille, CERAPS), Wilfried Rault (sociologue, INED), Cécile Rodrigues (CNRS, CERAPS), Mathieu Trachman (sociologue, INED)

Ce module thématique vise à présenter, dans une démarche pluridisciplinaire (sociologie, science politique, démographie…), différentes appréhensions possibles des problématiques liées au genre à partir des données et des méthodes quantitatives. Les intervenant·es présenteront des enquêtes récentes sur des objets variés en revenant soit sur des enjeux méthodologiques précis, liés à la thématique du genre, comme la construction des échantillons, la construction et la passation des questionnaires ou la formulation des questions, soit sur l'utilisation de méthodes d'analyse qui se sont révélées particulièrement pertinentes pour saisir des dynamiques liées au genre (espace social du genre, indice d'attitudes sexistes et hétérosexistes, etc.).

Dans le même temps, les intervenant·es initieront les participant·es à l'usage pratique d'outils d'analyse simples (statistiques bivariées) mais aussi plus complexes (analyses géométriques de données, méthodes de classification, construction d'indices, modélisation, etc.). Au-delà de la perspective pluridisciplinaire, cette initiation, réalisée sur les données des enquêtes présentées, et donc articulée à la partie méthodologique, vise à favoriser l'acquisition de compétences en méthodes quantitatives par des chercheur·es s'intéressant aux questions de genre et, la plupart du temps, peu familier·es de ces méthodes.

  • Lundi 23 juin :

    • Matin : Présentation des services des PUD et de PROGEDO et présentation du module, tour de table (Comité d'organisation de Quantilille et organisatrices du module)

    • Après-midi : Introduction aux statistiques univariées et bivariées (Tristan Haute et Emma Nemesien)

  • Mardi 24 juin :

    • Matin : Mesurer des inégalités de genre face au patrimoine (Sibylle Gollac)

    • Après-midi : Reconstruire le genre à partir de données ménages et de données individuelles, l'exemple de l'enquête Patrimoine (Sibylle Gollac)

  • Mercredi 25 juin :

    • Matin : Quantifier les minorités de genre et de sexualité en France – catégorisations et codages (Wilfried Rault, Mathieu Trachman)

    • Après-midi : Explorer les nouvelles mesures du genre dans les enquêtes internationales (Anja Durovic, Tristan Haute)

  • Jeudi 26 juin :

    • Matin : Construire un espace social du genre – l'exemple de l'enquête Contextes des sexualités en France (Emmanuel Beaubatie)

    • Après-midi : Mise en pratique à partir de l'analyse géométrique de données (Emmanuel Beaubatie, Cécile Rodrigues)

  • Vendredi 27 juin :

    • Matin : Mesurer l'ampleur et les variations des attitudes sexistes et hétérosexistes – formulation des questions et construction d'indices (Anja Durovic)

    • Après-midi : Appréhender l'intersection par les régressions : l'exemple du genre et du handicap sur le marché de l'emploi (Mathéa Boudinet)