Soutenance de la thèse de Clémence Guimont

Soutenance de thèse

Titre de la thèse
Politique(s) du vivant, la fabrique territoriale des politiques de biodiversité dans le Nord-Pas-de-Calais (1992 – 2020)

Jury
Mme Anne-Cécile Douillet, professeure des universités, Université de Lille (CERAPS), directrice de la thèse
Mme Ève Fouilleux, directrice de recherches au CNRS (LISIS), examinatrice
M. Jacobo Grajales, professeur des universités, Université de Lille (CERAPS), examinateur
Mme Céline Granjou, directrice de recherches à l’INRAE (LESSEM), rapportrice
M. Patrick Hassenteufel, professeur des universités, Université Versailles Saint-Quentin-en Yvelines (Printemps), examinateur
M. Pierre Mathiot, professeur des universités, Sciences Po Lille (CERAPS), co-directeur de la thèse
M. François-Mathieu Poupeau, directeur de recherches au CNRS (LATTS), rapporteur

Pour celles et ceux qui voudraient suivre la soutenance à distance, contacter Clémence Guimont qui vous transmettra le lien Zoom la veille de la soutenance :
clemence.guimont[chez]hotmail[point].fr

Résumé de la thèse
Depuis les années 1990, la crise de biodiversité, en tant que disparition accélérée d’espèces et d’écosystèmes en raison des activités anthropiques, devient un problème public et plusieurs politiques se développent sur le territoire du Nord-Pas-de-Calais. Elles prennent la forme de politiques de connaissance scientifique, d’aménagement du territoire ou encore de gestion savante (introduction d’espèces, gestion d’espaces naturels). À partir d’entretiens et de l’étude d’archives institutionnelles, cette thèse étudie les processus politiques et administratifs de mise en politique de la biodiversité sur un territoire d’échelle régionale. L’analyse se situe à la croisée de la sociologie de l’action publique et de la sociologie politique environnementale, dans le souci d’intégrer les caractéristiques biologiques et comportementales du vivant à l’étude de la fabrique des politiques de biodiversité. La thèse met en exergue le rôle structurant de l’expertise scientifique et du cadrage naturaliste dans les politiques de biodiversité, les dispositifs de gestion écologique étant co-produits par les acteurs politiques, administratifs et associatifs du territoire. Elle montre également un processus de chosification du vivant qui s’explique par l’hétéronomie des politiques du vivant : les contraintes politiques et administratives non liées à la préservation du vivant pèsent en effet fortement sur l’élaboration de ces politiques. Pour autant, l’étude des interactions entre la mise en œuvre des politiques de biodiversité et le vivant met au jour des réactions de certaines espèces, qui rappellent que le vivant n’est pas réductible à sa chosification. Enfin, l’étude de l’organisation politique et administrative des politiques de biodiversité donne à voir la sectorialisation différenciée du problème intersectoriel de la crise de biodiversité et met en avant les difficultés politiques des acteurs territoriaux à représenter le vivant et à en défendre les intérêts sur la scène politique. Cette recherche est non seulement une contribution à l’analyse de la fabrique politico-administrative des politiques territoriales, elle participe aussi d’une réflexion sur l’épistémologie de la sociologie politique pour étudier les politiques environnementales.


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