Jean-Pierre Chauveau, Jacobo Grajales, Éric Léonard - Foncier et conflits violents en Afrique

Parutions

Revue internationale des études du développement 2020/3 (N° 243) Éditions de la Sorbonne

La Revue internationale des études du développement 2020/3 (N° 243)

rassemble huit contributions sur des cas aussi divers que le Mali, le Soudan du Sud, le Nigeria, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, l'Afrique du Sud et l’Éthiopie.

Le numéro est disponible en ligne : lien internet

Coordination de la revue par :

Jean-Pierre Chauveau, socio-anthropologue, directeur de recherche émérite à l’IRD (Institut de recherche pour le développement), est associé à l’UMR Gouvernance, Risque, Environnement, Développement (IRD-UPV Montpellier) et membre du Comité technique « Foncier et développement » (AFD-MAEE). Ses recherches sur l’anthropologie économique et politique du développement et du changement social en milieu rural l’ont conduit à se focaliser dès les années 1990 sur la question foncière en Côte d’Ivoire et en Afrique de l’Ouest et sur l’épistémologie des politiques de développement et de pacification qui en traitent.

Jacobo Grajales est professeur de science politique à l’université de Lille, chercheur au CERAPS (Centre d’études et recherches administratives, politiques et sociales) et membre junior de l’Institut universitaire de France. Ses travaux actuels portent sur le rapport entre sortie de conflit et politiques foncières, dans une perspective comparée. Il a ainsi étudié la mise en œuvre des politiques de formalisation foncière et de développement agricole en Côte d’Ivoire et en Colombie.

Éric Léonard est directeur de recherche à l’IRD (Institut de recherche pour le développement), directeur du laboratoire mixte international MESO (Mobilités, gouvernance et ressources dans le bassin mesoaméricain) et membre du Comité technique « Foncier et développement » (AFD-MAEE). Il a travaillé en Afrique de l’Ouest, au Mexique et en Amérique centrale. Ses travaux portent principalement sur les questions foncières et les processus de changement institutionnel, dans une perspective d’économie politique locale des réformes légales et des conflits dans le champ des régulations de l’accès à la terre et aux ressources naturelles.

Début de l'article p. 7 à 35

En Afrique rurale , la place des tensions autour de la terre et des ressources naturelles dans des conflits armés mettant en danger la sécurité nationale et parfois internationale a attiré l’attention de nombreux observateurs sur les rapports complexes entre foncier et violence politique.

Les violences à propos de la terre prennent des formes extrêmement variées. Elles peuvent s’exercer directement par l’usage de la force dans le contrôle de la terre et des ressources naturelles, ou par des actions sur les populations rurales elles-mêmes. Elles peuvent être plus indirectes, voire emprunter l’apparence de dispositions légales pour discriminer telle ou telle fraction des populations en fonction de son origine ethnique, sa nationalité, sa religion ou son affiliation politique. Les conflits peuvent impliquer des types d’acteurs divers, notamment urbains. Ils peuvent, selon les cas, déclencher, faciliter, entretenir ou faire ressurgir de graves violences. Au bout du compte, les conflits fonciers peuvent avoir des incidences importantes sur le mode de gouvernement des espaces ruraux et sur la construction nationale des pays africains, comme on le verra dans cette introduction et dans les contributions.

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