alimentation, santé, populations vulnérables, genre / stratification sociale, ménage/ école / foyer logement / Ehpad, politiques publiques nutritionnelles, mouvement de réforme.


Mes activités de recherche portent sur l’alimentation dans les sociétés contemporaines et les enjeux autour de la santé, des inégalités sociales et des vulnérabilités, notamment de populations jugées à risques. Trois axes de recherche imbriqués constituent l’armature de mon programme scientifique actuel.

Axe 1. Les évolutions de l’alimentation des ménages à différents cycles de la vie

Le premier axe de recherche porte sur l’alimentation des ménages et ses évolutions à différents cycles de la vie (conjugalité, parentalité, retraite). ID’une manière générale, mes travaux de recherche sur l’alimentation des ménages à différents âges de la vie intègrent dans l’analyse la stratification sociale ainsi que les différences de genre. Ils s’intéressent à l’ensemble des activités quotidiennes autour de l’alimentation, interrogeant en particulier la division du travail alimentaire, mais aussi la définition des goûts en lien avec l’alimentation. L’ensemble de ces travaux de recherche, tant qualitatifs que quantitatifs, étudie les enjeux sanitaires et sociaux en lien avec l’alimentation des ménages aux différents âges de la vie, l’espace domestique étant largement investi par les pouvoirs publics via les politiques nutritionnelles.

Axe 2. Les politiques publiques nutritionnelles à destination de populations vulnérables

Le deuxième axe, directement lié au premier, s’intéresse aux politiques publiques nutritionnelles à destination de populations jugées vulnérables en raison de leur âge (enfants, adolescents, étudiants, personnes âgées) et/ou de leur situation sociale. Ces travaux portent notamment sur le rôle des « relais » (parents, enseignants, aides à domicile, professionnels de la santé) de la diffusion de l’orthodoxie nutritionnelle : ils ont vocation (aux yeux des pouvoirs publics) à transformer l’alimentation, non seulement de ces populations cibles, mais également de leur ménage et à améliorer la santé de leurs membres. Trois populations vulnérables objets des politiques publiques nutritionnelles sont au cœur de mes travaux :

-       La première population est celle des personnes âgées, jugées « population à risque » et « vulnérable » (pour reprendre la terminologie des pouvoirs publics dans le Programme National Nutrition Santé) en raison de l’avancée en âge et de ses effets sur l’alimentation. Je m’intéresse en particulier aux effets de la prise en charge des personnes âgées, soit à domicile par les services d’aide à domicile, soit en Ehpad, par le personnel soignant dont la vocation est de « surveiller et prévenir » l’alimentation des personnes âgées.

-       La seconde population ciblée par les pouvoirs publics est celle des enfants, notamment d’école primaire jugés également population vulnérable par les pouvoirs publics. Je m’intéresse en particulier au rôle de l’institution scolaire et de ses programmes nutritionnels destinés aux élèves (et à leurs parents). L’ensemble de ces travaux de recherche donne lieu à un ouvrage collectif Manger juste ou juste manger ? L'alimentation à l'école en France que je codirige actuellement avec Simona de Iulio et qui sera publié aux éditions PUFR (à paraître fin 2020).

-       depuis janvier 2020, je participe au projet de recherche VALETUD (Vulnérabilités et alimentation des étudiants), porté par le laboratoire GERiiCO de l’Université de Lille et associant divers laboratoires de sciences sociales. Il s’intéresse aux politiques publiques en matière de santé et de nutrition qui prévoient différentes mesures afin d’améliorer la qualité de l’alimentation de la jeunesse, considérée comme une catégorie de la population devant être secourue, soutenue ou protégée contre plusieurs formes de vulnérabilité.

Axe 3. Les mouvements de réforme des consommations alimentaires pour lutter contre les inégalités et aider les populations vulnérables

Le troisième axe de recherche s’intéresse aux « mouvements de réforme par le bas », c’est-à-dire l’émanation à l’échelle des citoyens de mouvements, notamment associatifs, ayant vocation à agir sur les comportements alimentaires de citoyens en général ou de citoyens en particulier (par exemple les enfants). Pour lutter contre ce qu’ils considèrent comme les méfaits des pratiques industrielles ou commerciales et leurs effets négatifs (sur la santé, l’environnement, mais aussi l’exploitation des pays du Sud et la qualité des aliments), ces mouvements cherchent à mobiliser et responsabiliser les consommateurs afin que ces derniers transforment leur alimentation. Ces mouvements sont conçus ici comme des pratiques de réforme non seulement des autres mais aussi de soi, et visent une modification durable des pratiques, voire des représentations. Je développe cette problématique dans le contexte de l’émergence dans la ville de Grenade, en Espagne, à partir de 2014, d’associations gastronomiques créées par des parents d’élèves d’école primaire publique, en lutte contre la gestion des cantines scolaires par des entreprises agro-industrielles. Ces associations gastronomiques proposent le midi, un repas préparé sur place (produits issus de la production biologique et en circuit court) à une soixante d’enfants en moyenne par association. Si leur vocation est d’offrir aux élèves une alimentation qu’ils jugent saine, leur objectif est dans le même temps de former de jeunes citoyens responsables au niveau des enjeux sanitaires et environnementaux, mais également de lutter contre les inégalités sociales et offrir aux plus vulnérables une alimentation saine.

Ces trois axes de recherche et leur imbrication me conduisent aujourd’hui à réfléchir à la dimension politique de l’alimentation : l’alimentation participe à différentes échelles (les pouvoirs publics via leurs politiques nutritionnelles ; les actions citoyennes et solidaires des mouvements de réforme ; les ménages et le travail de normalisation des pratiques alimentaires) à construire et à façonner les relations et les rapports sociaux notamment dans différents espaces sociaux (ménages, écoles, associations, Ehpad). Mes travaux investissent ainsi les grands thèmes de recherche en sociologie de l’alimentation développés dans l’ouvrage Sociologie de l’alimentation (Paris, Armand Colin, 2019) que j’ai co-écrit avec Thomas Depecker et Marie Plessz.

 


Femmes, agriculture, salariat agricole et transmission familiales

- évolution de la situation sociale et professionnelle des femmes en agriculture
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